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.Mon attachement à l'Alsace est profond, mais la disparition de mon mari m'a poussée à vendre notre maison pour vivre en Moselle.  Ma fille est le centre de mon univers, et grâce à elle, j'ai deux merveilleux petits-enfants , je suis une mamie et une mère épanouie.  J'ai la joie de vivre avec un golden retriever, un labrador adorables, et une petite chatte, dans une grande maison ouverte à ceux que j'aime.  La vie est une fête pour moi, et j'aime en savourer chaque instant.  Mon temps libre est occupé par de longues promenades avec mes deux compagnons à quatre pattes, la peinture sur toile, divers projets de bricolage, et surtout la création numérique, même si je ne suis pas aussi talentueux que certains.  Je prends part à des séances de danse country et de rock. Je suis engagé dans l'association kl, qui s'occupe des personnes handicapées  Loyale en amitié, je ne supporte pas l'hypocrisie ni les faux-semblants  L’enfant en moi s’émerveille encore des histoires enchantées, des fées, des gnomes, des lutins et de l’univers féérique pour finir, je reste simplement moi-même
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10 janvier 2025

Un cocher furieux

 

Friedrich Nietzsche fut au cœur de l'une des scènes les plus bouleversantes de l'histoire des penseurs occidentaux. Nous sommes en 1889, et le philosophe réside alors dans une maison située sur la rue Carlo Alberto, à Turin, en Italie. Une matinée ordinaire se transforme en un moment qui changera le cours de son existence. Tandis qu’il se dirige vers le centre-ville, une scène déchirante se dresse devant ses yeux.
Un cocher, furieux de l’immobilité de son cheval, s’acharne à le frapper avec un fouet. L’animal, exténué, ne trouve plus en lui la force d’avancer. Ses membres fléchissent sous le poids de l’épuisement, mais le maître impitoyable persiste à le tourmenter, insensible à son agonie.
Terrifié et indigné, Nietzsche ne peut rester spectateur de cette brutalité. Il s’approche précipitamment, interpelle violemment le cocher, puis se tourne vers le cheval à bout de forces. Là, au milieu de la rue, il entoure l’animal de ses bras et éclate en sanglots. Des témoins racontent qu’il murmure doucement quelques mots à l’oreille de l’animal, des mots que nul ne peut entendre. Certains affirment qu’il aurait dit : « Mère, je suis fou. »
C’est à ce moment précis que l’esprit de Nietzsche vacille et s’effondre. Il s’évanouit et sombre dans un état dont il ne sortira jamais. Pendant dix longues années, jusqu’à sa mort, il demeure plongé dans un silence abyssal, incapable de retrouver la raison.
Les autorités, alertées par ce qu’elles perçoivent comme un comportement erratique, l’arrêtent pour trouble à l’ordre public avant de le transférer dans un asile. La société, dans son incompréhension, conclut que ce geste – embrasser un cheval martyrisé et pleurer avec lui – est la preuve irréfutable de sa folie.
Mais ce moment tragique recèle une profondeur que certains refusent de réduire à une simple manifestation de maladie mentale. Milan Kundera, dans L’insoutenable légèreté de l’être, évoque cet instant où Nietzsche enlace le cheval blessé. Pour Kundera, ce geste et les mots murmurés au creux de l’oreille de l’animal incarnent une demande de pardon. Nietzsche, dans un élan de compassion infinie, aurait demandé pardon au nom de toute l’humanité, coupable de traiter les êtres vivants avec une cruauté sans bornes, de les exploiter, de les soumettre à notre volonté comme de simples outils.
Nietzsche n’a jamais été connu pour être un défenseur des animaux ni pour sa sensibilité à la nature. Pourtant, ce spectacle de maltraitance a laissé une empreinte indélébile en lui. Ce cheval, dernier être avec lequel il a établi un lien véritable, est devenu pour lui un symbole. Ce n’était pas seulement l’animal qu’il étreignait, mais la douleur elle-même. Une douleur universelle, unie à l’essence même de la vie, à laquelle Nietzsche s’est identifié dans un ultime éclat d’humanité.

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